Tatouage & Partage : le bilan de l’année 2018

  
 

 

Appel au premier code de déontologie du tatouage, débats sur la création d’un diplôme national pour les professionnels du tattoo, création d’un espace de recrutement pour tous les tatoueurs de France : comme chaque année depuis sa création, Tatouage & Partage s’est investie à vos côtés en 2018. À l’heure où décembre s’achève, découvrez ce qu’il fallait retenir des douze mois écoulés.

 

 

Les premières lignes d’un code de déontologie du tatouage

 

Pour Tatouage & Partage, l’événement le plus marquant de notre année fut incontestablement l’appel au premier code de déontologie du tattoo. Le constat initial ? À la fin des années 1980, la France comptait une centaine de tatoueurs à peine. Aujourd’hui, en 2018, les derniers chiffres font état de plus de 10 000 professionnels, exécutant au total quelques 15 000 tatouages par jour. D’une activité marginale, le tattoo est devenu un produit de consommation de masse : selon une étude de l’Ifop publiée en 2017, 10 % des hommes français sont aujourd’hui tatoués, contre 16 % des femmes. Pourtant, il n’existe toujours aucun statut officiel pour les tatoueurs professionnels de France et, chaque année, des centaines de tatoueurs font exploser l’offre et cassent les prix en s’installant à l’abri des instances de régulation.

 

 

La tenue d’une concertation pour la définition des premiers codes déontologiques

 

Après avoir présenté et défendu le projet dans les médias, le président de Tatouage & Partage Stéphane Chaudesaigues a participé à la première concertation sur la déontologie du tatouage, organisée par les tatoueurs à l’origine de l’appel. Les participants se sont accordés sur les grandes lignes de ces codes déontologiques sur lesquelles travailler dès 2019 : l’établissement d’un tarif minimum de 80 € à la sortie d’aiguille (autrement dit le prix en-dessous duquel un tattoo ne peut être exécuté), la mise en place de moyens de lutte contre le tatouage clandestin, une meilleure éducation de la clientèle et, enfin, la création d’une association pour concrétiser ces mesures.

 

 

En Italie, le plébiscite pour une formation diplômante pour les tatoueurs

 

Aujourd’hui, n’importe qui peut devenir tatoueur. Pour cela, il suffit de se soumettre à une formation à l’hygiène de 21 heures – ni plus, ni moins. Depuis plusieurs années et pour enrayer ce phénomène, Tatouage & Partage milite pour l’ouverture d’une école de tatouage avec apprentissage libre et gratuit, avec un diplôme à la clé. Pour nous, une école de tatouage diplômante est le moyen le plus efficace de juguler le flot continu de tatoueurs entrant chaque année sur le marché du travail. Alors que nos équipes ont d’ores-et-déjà travaillé sur une formation détaillée pour les futurs tatoueurs, Alex de Pase, tatoueur italien de renom, a lui-même milité en 2018 pour la création d’une formation diplômante pour les tatoueurs dans son pays. Et si le principe dépasse les frontières, il transcende aussi les corps de métier, comme le montrait notre analogie avec les architectes.

 

 

La mise en ligne d’un espace de recrutement gratuit à disposition des tatoueurs

 

Vous nous l’avez réclamé, nous vous avons écoutés. Tatouage & Partage est familière des difficultés à recruter ou à être recrutés dans un secteur professionnel sans existence officielle comme celui du tattoo. Pour faciliter la mise en relation entre ceux qui souhaitent agrandir leurs équipes et ceux qui veulent trouver un studio pour les former ou les accueillir, nous avons mis en ligne le premier espace 100 % gratuit dédié aux annonces professionnelles pour tatoueurs. Une fierté doublée d’une nécessité, tant vous vous montrez nombreux à en faire usage.

 

 

Les débats, alertes et polémiques liées au tatouage en 2018

 

Cette année encore, le tatouage a manifesté son ancrage dans la société en suscitant débats, alertes, mesures et polémiques ; en France, mais aussi à l’étranger. Parmi ces controverses, la sempiternelle ritournelle des dangers du tatouage, évoqués notamment par Le Figaro cette année. Et quand Tatouage & Partage met en garde contre un autre danger, celui des photographies de tattoos trafiquées à l’extrême jusqu’à la duperie, au détriment des futurs clients, d’autres – (bien) moins attentionnés – fustigent les porteuses de tattoos et leurs promettent "une sodomie brutale dans les chiottes du bar".

 

 

Le Japon, entre progressisme et rétropédalage

 

Mais en la matière, c’est le Japon qui aura le plus attiré les regards cette année. En 2018, nombreux sont les médias à s’être faits les relais de la curieuse invitation faite par la Fédération internationale de rugby à ses joueurs : l’Empire du soleil levant, hôte de la Coupe du monde 2019, a invité les joueurs à dissimuler leurs tattoos, coutume bien mal vue dans le pays organisateur. Quelques mois plus tard, comme un écho aux allures de formidable paradoxe, le célèbre tatoueur nippon Taiki Masuda gagnait sa bataille judiciaire contre l’État. Cette décision est d’une importance capitale pour ses confrères : elle affirme le fait que l’acte de tatouage n’est pas un acte chirurgical, et pourrait marquer un tournant politique et juridique participant à la reconnaissance du métier de tatoueur, qui n’existe officiellement pas au Japon. Une situation qui pourrait bien être transposée en France…

 

 

Les faits divers du tatouage en 2018

 

Le tatouage, c’est aussi chaque année son cortège de faits divers ; amusants pour certains, à pleurer pour la majorité. En 2018, Tatouage & Partage s’est fait l’écho de plusieurs d’entre eux, dont l’amende infligée à cette femme, condamnée à verser 500 € d’amende et 500 € de dommages et intérêts pour avoir tatoué un mineur sans le consentement de ses parents. Autre affaire ayant retenu notre attention : celle de cette tatoueuse des Hauts-de-France victime d’une lourde campagne de diffamation à cause d’un quiproquo. Une affaire qui rappelle l’urgence d’un apprentissage encadré par des professionnels et une réglementation digne de ce nom pour protéger à la fois les clients et les tatoueurs intègres.

 

 

Vos tribunes juridiques de 2018…

 

En 2018, vous avez été nombreux à suivre les tribunes rédigées pour Tatouage & Partage par Benoît Le Dévédec, juriste et fondateur du site HabeasCorpus.blog. Cette année, l’auteur est notamment revenu sur le recours à la vidéosurveillance pour les tatoueurs, sur les règles en matière de paiement pour les actes de tatouage, ainsi que sur les questions de responsabilité en cas d’allergies ou d’infections.

 

 

… et vos conseils en matière d’hygiène

 

Gérante de l’organisme Cap-Hygiène, l’ancienne tatoueuse-pierceuse reconvertie en formatrice consultante Alice Devillers a elle aussi répondu à une série de questions pour le compte de Tatouage & Partage en 2018. Parmi celles que vous avez le plus consultées : comment organiser la traçabilité de sa stérilisation ? Quelles sont vos obligations en matière de déclaration de guests ? Quelles sont les pratiques à proscrire en conventions de tatouage ? En tattoo, qu’est-ce que la charge microbienne ? Comment adapter ses soins de tatouage à la peau de son client ?

 

 

Une fin d’année sous le signe de la générosité… et du tattoo

 

Enfin et comme chaque fin d’année, Tatouage & Partage a soutenu le Challenge Tattoo, opération caritative orchestrée par l’association Les Tatoueurs ont du Cœur. Pendant tout un week-end, les tatoueurs et pierceurs de France ont eu la possibilité de verser la moitié des sommes récoltées pour leurs actes de tatouage et de piercing, au profit d’une bonne action. En 2018, c’est l’association One Small Step qui a été choisie. Elle lutte au quotidien contre le syndrome de Prader-Willi, une maladie génétique rare qui touche dès l’enfance.

 

 

Adhérer à Tatouage & Partage en 2019

 

Notre bilan dressé, il nous reste à vous remercier chaleureusement pour le soutien que vous nous avez apporté tout au long de l’année, et l’investissement déployé pour chacune de nos actions. Tout le bureau de Tatouage & Partage vous souhaite de merveilleuses fêtes de fin d’année, ainsi qu’une excellente année 2019. Et si vous cherchiez à prendre une bonne résolution, nous avons une idée toute trouvée : adhérez à notre association !