2 tatoueurs placés en garde à vue pour blessures involontaires

  
 

Quelques semaines après le procès du tatoueur versaillais qui s’était défendu des accusations de travail dissimulé en se revendiquant artiste, le tattoo a une nouvelle fois affaire à la Justice. Cette fois-ci, un couple de tatoueurs a été placé en garde à vue après que des clients ont porté plainte pour négligences. Un cas d’école qui pose une nouvelle fois la question des dangers liés au manque de formation chez les tatoueurs professionnels.

"Les règles d'hygiène qui régissent la pratique du tatouage n’étaient a priori pas respectées"

C’est France Bleu Maine qui nous rapporte l’histoire de ces 3 clients qui, après avoir constaté des séquelles physiques sur leurs corps, se sont retournés contre leurs tatoueurs. D’après le journaliste, les 2 tatoueurs incriminés recevaient les clients "sur leur table de salon, chez eux" et "les règles d'hygiène qui régissent la pratique du tatouage n’étaient a priori pas respectées". Tatouant dans le quartier des Maillets au Mans (Sarthe), le couple de tatoueurs n’aurait jamais obtenu de certificat l’autorisant à tatouer, ni d’ailleurs à réaliser des implants, une autre pratique dont il se prétendait spécialiste. D’autres sources comme Le Maine libre évoquent même, pour leur part, des tatouages dans le blanc des yeux.

3 clients portent plainte

Au cours des dernières semaines, rapporte l’article, plusieurs clients sont revenus voir les tatoueurs amateurs âgés de 21 et 25 ans en leur montrant leurs brûlures et irritations après s’être fait tatouer. Comme remède, le couple aurait vendu illégalement des médicaments à ces clients. 3 d’entre eux ont porté plainte et se sont, depuis, vus délivrer un arrêt de travail de 10 jours.

Une alerte qui questionne à nouveau sur une formation diplômante pour les tatoueurs de France

Les 2 tatoueurs amateurs risquent une mise en examen pour :

  • blessures involontaires
  • exercice illégal de la médecine
  • exercice illégal de la pharmacie

Des chefs d’accusation parmi lesquels manque une mention : celle d’exercice illégal du tatouage. La faute à un statut qui fait toujours défaut à la profession ? Pour Tatouage & Partage, la question fait peu de doute et invite de nouveau à la réflexion. La simple formation de 21 heures aux conditions d’hygiène et de salubrité (unique prérequis pour pratiquer légalement le tattoo en France) aurait-elle suffit à éviter à ces clients les dommages dont ils ont été victimes ? Pour notre association, une véritable formation diplômante et dédiée exclusivement au tattoo servirait aussi à parer à ce genre d’incidents qui, en plus de poser de graves questions de santé publique, nuit à la réputation de notre discipline. Mais peut-être faut-il malheureusement d’autres alertes de ce genre pour que les choses changent.