Lettre du Secrétaire

  
 

J'aimerais apporter quelques précisions concernant la soi-disant création d’écoles privées voulues par "Tatouage et Partage" où serait dispensé l'enseignement des apprentis tatoueurs dans l'éventualité de l'obtention du statut d'artisan ou de Maître d'art.

 

Il y a déjà un paradoxe chez ceux qui nous targuent de telles intentions car dans notre volonté de faire naitre le statut d’artisan d’art pour le tatouage il découle forcément l’idée de l’apprentissage par un maître et non dans une école du tatouage comme il en existe déjà tant.

 

Signalons au passage la noblesse d'un tel statut défini comme suit : le terme Maître d'art a été créé en 1994 par le ministère de la Culture et de la Communication afin de sauvegarder les savoir-faire remarquables et rares détenus par des professionnels des métiers d'art, tant dans le champ de la création artistique que de la préservation du patrimoine.

Ce qui serait non seulement honorable, car nous ferions partie d’une élite artisanale et artistique, mais ce serait également extrêmement valorisant d’enfin voir notre savoir pouvoir être reconnu et transmis comme une sagesse, une sorte de lien spirituel dans cette histoire du tatouage qui nous unis malgré tout, malgré tous.

 

Il n'est pas dans le projet de l'association "Tatouage et Partage" de fonder une ou des écoles visant à extorquer des fonds à des malchanceux contre une formation médiocre dispensée par des gens qui le sont tout autant.

 

Le métier de tatoueur étant sans statut, il est facile d'ériger une « école, un centre de formation » et de  s’autoproclamer professeur, maître, gourou, pape du tatouage ou que sais-je encore ?

 

Pour pallier à ce genre de dérive, il est important de structurer efficacement notre activité.

C'est ce que propose "Tatouage et Partage" avec son projet d'obtenir le statut d'artisan pour les tatoueurs. Nous travaillons également et bien évidemment sur l’obtention d’une équivalence pour les tatoueurs déjà établis afin de ne pénaliser personne.

Ne pas oublier que même si un jour le statut d’artiste était accordé il ne le serait qu’à une toute petite poignée qui peut justifier d’une production artistique. Mais alors qu’en sera t il des autres ? De tous ces tatoueurs qui travaillent tous les jours afin de satisfaire aux exigences d’une clientèle qui arrive avec son motif ? Qu’en sera t il donc de tous ces tatoueurs qui facturent à l’heure comme des prestataires de services, des artisans.

Il y a et il ne faut pas l’oublier beaucoup de noblesse dans le fait de faire son métier, de le faire bien, de s’occuper du client avec toutes les concessions que cela comporte. Et à ces tatoueurs là aussi on doit un statut.

 

 

Pour en revenir aux écoles, le but de l'association est justement tout le contraire de ces écoles privées. Nous souhaitons mettre en place une formation en alternance de style compagnonnage où les apprentis seraient pris en charge entre une formation théorique (histoire de l’art, photographie, utilisation de logiciels, dermatologie, comptabilité par exemple) et une formation pratique dispensée par un maitre d’apprentissage en atelier, comme un orfèvre, un souffleur de vert, une dentellière…Une formation précieuse dans tous les sens du terme.

 

Il poursuit ses études pendant un certains nombre d'années sanctionnées par un diplôme, un brevet ou un certificat.

Nul besoin dans cette situation là de « créer » des écoles, elles existent déjà et sont publiques et fonctionnent très bien.

 

L'apprentissage se faisant dans ce cadre là pendant quelques années, le tatoueur désirant poursuivre sa carrière aura ainsi de solides bases pour évoluer dans son activité.

 

Rien à voir donc avec ce que peuvent proposer les "écoles" existantes et encore moins avec les prétendues écoles que notre association aurait soit disant la volonté de bâtir.



Je voulais juste avec ces quelques lignes éclaircir le lecteur sur nos visées et aller contre les fausses allégations nous targuant d'être les futurs architectes de l'école de la cupidité.

 

Une question demeure cependant, ces écoles existent et forment des « tatoueurs » à la pelle chaque année avec des formations exorbitantes et médiocres, notre question est la suivante où sont les détracteurs de ces écoles ? Ne devraient ils pas se pencher là dessus au lieu de nous inventer des volontés qui ne sont pas les nôtres.

 

Kalil.