Le prétexte d’un agresseur sexuel : "J’ai vu les tatouages, ça m’a plu"

  
 

 

Au mois d’avril 2018, une femme a été victime d’attouchements sexuels alors qu’elle patientait dans le hall de la gare de Strasbourg. À la barre du tribunal, son agresseur a expliqué son geste par le fait que les tatouages de la victime "lui avaient plu". Un nouvel acte de violence qui questionne la vision des femmes tatouées dans la société.

 

Les faits

C’est le journal régional Les Dernières Nouvelles d’Alsace qui rapporte les faits, relayés par le quotidien 20 Minutes. L’agresseur se serait, dans un premier temps, assit à côté d’elle. La jeune femme, tatouée, n’aurait pas réellement prêté attention à son voisin, jusqu’à ce que ce dernier ne se mette à lui toucher la poitrine, puis à poser ses deux mains sur ses cuisses, avant de les glisser sous sa jupe.

 

"J’ai vu les tatouages, ça m’a paru extravagant, ça m’a plu"

Tandis qu’elle le repoussait, le jeune homme âgé de 20 ans aurait recommencé, avant que la jeune femme ne parvienne à se lever. L’auteur des attouchements a été interpellé dans la gare peu après, puis a comparu au tribunal 3 jours après les faits. Il a écopé de 15 mois de prison avec sursis, et a été condamné à verser 800 € de dommages et intérêts à la victime. C’est avant le rendu du verdict qu’il a déclaré, selon le journal : "J’ai vu les tatouages, ça m’a paru extravagant, ça m’a plu".

 

#MeToo… sauf pour les femmes tatouées ?

Pour Tatouage & Partage, ces faits constituent une nouvelle manifestation de l’hypersexualisation des femmes tatouées, et de l’image que certains médias d’expression peu regardants ont façonnée d’elles. Quelques exemples ? Le "documentaire" dédié au tattoo en mars 2017 par Zone Interdite, portant la misogynie à un rare paroxysme, ou le billet publié sur le site Neo Masculin qui appelait à "une sodomie brutale dans les chiottes du bar" pour les femmes arborant des tattoos. Pour ceux-là et pour tant d’autres, la femme tatouée est facile, la femme tatouée est de mauvaise vie, la femme tatouée cultive une sexualité débridée. Le mouvement #BalanceTonPorc ou #MeToo semble s’être arrêté là où commence le tattoo. Une situation que déplore notre association.