Torturée et tatouée de force : quand le tatouage sert à asservir et humilier

  
 

 

Cet été, Tatouage & Partage a été émue par le martyr d’une adolescente kidnappée, violée et tatouée de force. Un geste inhumain qui doit servir à rappeler que le tattoo ne doit être utilisé ni pour soumettre, ni pour asservir, ni pour humilier.

 

Le calvaire de Khadija

"Elle a vécu l'enfer", annonce l’HuffPost sur son site internet le 27 aout 2018. Une adolescente marocaine, Khadija, a raconté avoir été kidnappée, violée, tatouée de force et martyrisée pendant plus d'un mois par un groupe d'hommes. Son témoignage – photos explicites à l’appui – a choqué le Maroc, et suscité une importante mobilisation sur les réseaux sociaux.

 

 

"La jeune fille a été interviewée à visage couvert par Chouf TV, une télévision sur le web", reprend le journal. "Khadija Okkarou, 17 ans, affirme avoir été enlevée trois mois plus tôt devant le domicile de sa tante à Fqih ben Saleh dans le centre du pays […] par des garçons connus pour appartenir à une « bande dangereuse »".

 

"Je ne leur pardonnerai jamais, ils m'ont détruite", témoigne-t-elle, en montrant tous les tatouages graveleux que ses agresseurs lui ont fait – des symboles, une croix gammée, des dessins et des insultes. Une inventivité sordide dans l’horreur qui pousse notre association à marteler, encore et toujours, que les femmes doivent demeurer maitresses de leur corps, de leurs décisions et de leurs destins.

 

Depuis, un détatoueur professionnel tunisien a annoncé avoir pris contact avec le père de la victime et avoir l'intention de la faire venir en Tunisie "pour lui enlever l'encre laissée dans sa peau par ses bourreaux".