LES TATOUEURS VOIENT ROUGE

  
 

 

 

 

Le 1er janvier 2014, leur palette de couleurs sera très réduite.

 

L’Etat évoque le principe de précaution...

Un décret sur l’usage des produits cosmétiques de 2001, transformé un arrêté ministériel cette année élargira au 1erjanvier l’interdiction de certains produits qui composent les encres de tatouage. Il concerne neuf encres sur dix. Et c’est bien “le principe de précaution” qui est mis en avant. En effet, certains ingrédients de l’encre de tatouage seraient nocifs selon ce décret ; un constat qui manque de preuves selon les tatoueurs. « En 30 ans de carrière, j’ai eu trois phénomènes allergiques avec un pigment rouge, confie Stéphane Chaudesaigues, propriétaire des magasins Graphicaderme et membre du Snat (Syndicat national des artistes tatoueurs), Quand j’ai pu situer le problème, j’ai arrêté de l’utiliser et changé de fournisseur. Il y a eu des scandales avec les pâtes au henné pour les tatouages éphémères mais cela n’a rien à voir avec le vrai tatouage. » Pour attirer l’attention

PARTENARIAT

sur le sujet, une pétition en ligne a été lancée par un jeune Valréassien, Jim Appay, soutenu par Stéphane Chaudesaigues qui a rendez-vous ce 12 décembre avec Marisol Touraine, la ministre de la Santé, pour défendre le dossier des encres. « On est 4 000 boutiques en France, plus de 10 000 professionnels, soit au minimum autant de tattoos par jour ! À l’heure des réseaux sociaux, où l’info passe à la vitesse de la lumière s’il y avait eu des problèmes, tout le monde serait au courant ! »

« Le risque, c’est le retour à la clandestinité »

« Nous allons demander un délai pour trouver un revendeur qui utilise les bons pigments. Nous voulons qu’elle mandate un laboratoire français pour faire des tests, puisque ceux faits par l’Espagne et l’Allemagne ne sont pas reconnus. Ou alors qu’elle abroge tout simplement cet arrêté. Le risque, c’est le retour à la clandestinité ». Au-delà, les tatoueurs veulent que leur profession soit enfin reconnue. « Aujourd’hui, pour être tatoueur, il faut être déclaré en préfecture et suivre trois jours de formation à l’hygiène. On voudrait le statut d’artisan, pour que le conjoint collaborateur y ait droit aussi, ainsi que des apprentis en alternance. Actuellement, on facture 19,6 % de TVA, mais on ne la récupère pas. On n’a pas d’assurance, ni le droit à la formation. C’est inadmissible ! » Le dossier a été transmis au ministre du Travail, Michel Sapin. « On vient d’apprendre qu’il est instruit. Et la Maison des artistes, de son côté, travaille sur un statut d’artiste tatoueur. C’est une avancée extraordinaire ! » Prochaine étape la réunion avec Marisol Touraine qui recevra une copie de la pétition qui a déjà passé les 155 000 vues