Dans Tatouage Magazine, la secrétaire du SNAT demande s’il faut "brûler les écoles de tatouage"

  
 

 

"Faut-il brûler les écoles de tatouage ?", questionne Grenouille dans Tatouage Magazine. La secrétaire du SNAT s’offre une tribune sur un thème brûlant, en prenant soin d’éluder les propositions émises par Tatouage & Partage.

 

Des professionnels "inquiets pour leur avenir"

 

"La question est provocante ; le sujet n’en est pas moins bouillant !" annonce l’auteure de l’article au titre choc. Dans le numéro 126 (janvier-février) du bimestriel Tatouage Magazine, Grenouille écrit : "Si le nombre de tatoués n’a jamais été aussi important – et continue d’augmenter –, les professionnels n’en sont pas moins inquiets pour leur avenir : les écoles, prometteuses d’avenirs lucratifs, vendent des formations à prix d’or… et ce n’est probablement pas par ambition artistique !"

 

Lire la double page "Faut-il brûler les écoles de tatouage ?" dans son intégralité

 

 

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Des écoles privées de tatouage qui se sont multipliées

 

"Aujourd’hui, n’importe quel tatoueur officiant en studio « ouvert » est sollicité plusieurs fois par an par des candidats au métier", rapporte Grenouille, "lorsqu’il ne peut en accueillir, dans le meilleur des cas, qu’un ou deux dans ses locaux". La secrétaire du SNAT poursuit :

 

"Dans un tel contexte, l’idée de proposer des cours payants se révèle extrêmement juteuse. Les premières « écoles » ont vu le jour en France il y a déjà dix ans et se sont multipliées ces dernières années, encouragées par l’engouement pour un métier d’apparence si alléchant. Avec des tarifs variant de 1 500 à 5 000 euros la semaine, ces structures aux dénominations pompeuses ont pu se positionner dans un créneau porteur sans aucune contrainte. « Méthode exclusive d’enseignement », « 30 ans d’expérience », « Professeurs qualifiés »… autant de notions abstraites qui n’apportent non seulement aucune garantie sur la compétence des formateurs, mais permettent de délivrer des diplômes et autres certificats de tatoueur au terme de 50 à 90 heures de présence. Certaines écoles ont même pensé à proposer un programme d’apprentissage Photoshop ou encore de stratégie commerciale ! Ça ne s’invente pas…"

 

"L’ère de la prospérité est passée, et personne n’a la solution"

 

Non sans lucidité, l’auteure évoque des studios qui "ouvrent plus vite que ne se développe la clientèle potentielle" et des "agendas [de tatoueurs] autrefois remplis de 2 à 6 mois à l’avance […] désormais parfois difficiles à combler". Posant la question de l’avenir de la profession, Grenouille avance une réponse :

 

"Bien malin qui le prédira ! Entre les « il faut qu’on », les « il n’y a qu’à », les défenseurs de la liberté artistique, les promoteurs d’un nouveau contrôle, les constructeurs de barrières ou de labels, une seule chose semble certaine : l’ère de la prospérité est passée, et personne n’a la solution, même si quelques-uns clament haut et fort en avoir trouvée une".

 

Le constat partiel de la secrétaire du SNAT

 

Si l’état des lieux dressé par Grenouille ne manque pas de pertinence et propose un regard objectif sur la situation du tattoo en France et sur la rupture entre le taux de croissance des tatoueurs et celui des tatoués, il n’en reste pas moins incomplet, voire contestable sur certains points.

 

Les quelques 39 000 abonnés qui suivent l’actualité de Tatouage & Partage sur Facebook peuvent en témoigner : notre association croit à un diplôme, mais pas à un diplôme octroyé moyennant finances dans une des écoles privées que fustige, à raison, la secrétaire du SNAT. Notre association croit à un diplôme reconnu par l’État, au sein d’une formation financée par l’État. Pourquoi ? Parce que c’est, pour nous, la seule solution pérenne et valable pour juguler l’afflux massif de tatoueurs sur le marché, et pour garantir aux futurs tatoués que ce qui les encreront demain, auront suivi plus qu’un simple stage à l’hygiène de 21 heures. Or, de cela dans l’article, il n’en est nullement question.

 

Le programme de formation que Tatouage & Partage préconise

 

 

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Pour nous et contrairement à ce qu’écrit Grenouille, les programmes de familiarisation à Photoshop ou les cours de stratégie commerciale ne sont pas des gros mots, au contraire : ils constituent, qu’on le veuille ou non, la réalité d’un grand nombre de tatoueurs, qui préfèrent l’informatique au pinceau pour définir leurs œuvres, et qui sont forcés de considérer leur communication pour trouver une clientèle qui vient à manquer. N’en déplaise à la secrétaire du SNAT et aux acteurs d’un certain conservatisme dans le tattoo.