Statut du tatoueur : l’alerte est donnée aux Etats-Unis

  
 

Été ou pas, il y a du nouveau dans les débats sur le statut du tatoueur. Mais cette fois-ci, ce n’est pas en France que les choses bougent – et pas toujours pour le mieux –, mais du côté du pays de l’oncle Sam. Et pas dans n’importe quelle ville, puisqu’il s’agit de Washington DC, capitale même des Etats-Unis. Votre association Tatouage & Partage fait le point.

La Tattoo Regulation Wars : Washington déclare la guerre aux tatoueurs ?

Aux USA, les esprits les plus acerbes ont déjà baptisé l’affaire "Tattoo Regulation Wars" : comprendre, littéralement, les Guerres de Régulation du Tatouage. Une affaire qui, comme s’y était intéressée votre association de tatouage, démarrait en septembre 2013 : il y a onze mois, les Etats-Unis faisaient déjà grincer des dents ceux qui s’intéressent au statut du tatoueur et, de façon plus générale, au tattoo.

Une mesure fortement décriée

Ce qui a mis le feu aux poudres ? Washington avait proposé une mesure ubuesque visant à imposer une période d’attente de 24 heures pour chaque tatouage et piercing. Mesure aussitôt dénoncée par un collectif de professionnels enragés, raillant le caractère moral de ladite mesure, et sans aucun lien apparent avec des facteurs de santé publique, comme prétendu.

Un texte de 62 pages émis par Washington

Devant le tollé provoqué, Washington avait fait marche arrière… pour mieux revenir ! Les Etats-Unis vivent donc, en ce moment, l’épisode II de cette Tattoo Regulation Wars. Un chapitre de quelques 62 pages où sont énoncées de nouvelles "body art establishment regulations".

En accord avec la réalité ? Pas vraiment…

Une belle initiative de la part de Washington à l’égard des professionnels du tatouage ? On pourrait le croire… si certains des éléments mentionnés n’étaient pas en total décalage avec la réalité.

Une mesure qui pique

L’exemple le plus frappant relevé par votre association Tatouage & Partage et d’autres sites américains spécialisés, concernent la section 301.2 du document. Elle stipule :

"All body artists shall use hollow needles, and equipment that is specifically manufactured for performing body art procedures in accordance with manufacturer's instructions".

Pour résumer dans la langue de Molière : tous ceux qui veulent prétendre au statut de tatoueur professionnel, devront tatouer avec des aiguilles creuses. Et ça, chez nos confrères d’outre-Atlantique, ça ne passe pas.

"Ils veulent nous forcer à faire des choses qui n’existent tout simplement pas"

"Ils veulent nous forcer à faire des choses qui n’existent tout simplement pas", dénonce Matt Jessup, de Fatty’s Tattoos & Piercings. "Les aiguilles creuses sont pour le piercing", poursuit-il, "pas pour le tatouage".

Tatouage et risques sanitaires

Parmi les éléments qui fâchent figurent une autre close : celle obligeant les tatoueurs à placarder sur leur vitrine, trois affiches évoquant des risques sanitaires liés au tattoo – allergies cutanées, infections de la peau, ou transmission de maladies telles que le VIH.

Une pétition pour contre-attaquer

Prompt à réagir, Tim Corun, de Jinx Proof Tattoos, a lancé une pétition sur internet, visant à l’abandon par Washington des règles fraîchement énoncées.

En France, votre association Tatouage & Partage s’interroge

Mais aujourd’hui, c’est à votre association de tatouage de s’interroger : au vu d’une telle levée de boucliers chez nos amis américains, n’est-il pas sage d’anticiper sur de semblables et possiblement imminentes directives administratives, de ce côté-ci de l’Atlantique ?

Un vrai statut du tatoueur : plus que jamais une nécessité

Si la victoire obtenue dans le dossier de l’interdiction des encres couleur a constitué un pas en avant conséquent pour les droits des professionnels du tattoo, cet épisode américain nous montre que le danger est bien réel. Plus que jamais, il est temps d’obtenir un véritable statut de tatoueurpar les tatoueurs, et pour les tatoueurs. La protection de notre corps de métier passe par la naissance d’une reconnaissance solide de notre existence. Et cela, pour votre association de tatouage, ne fait aucun doute.