Retour sur les préparatifs d’une norme européenne du tatouage

  
 

La bonne nouvelle : une norme européenne visant à homogénéiser les pratiques au sein des nations est en cours d'élaboration. La mauvaise : la France peine à se faire représenter dans le projet. AFNOR, SNAT, Tatouage & Partage : le site Pourquoi Docteur croise les opinions des différents acteurs et consacre un long article sur le sujet. Résumé.

L’article publié le 6 mars par le site spécialisé est intitulé « Tatouage : une norme européenne en préparation ». Vous pouvez le trouver en intégralité en cliquant sur ce lien :

www.pourquoidocteur.fr/Tatouage---une-norme-europeenne-en-preparation-10008.html

Marion Guérin, journaliste santé, met en corrélation la médiatisation d’un événement tel que le Mondial du Tatouage, connu autant à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières du pays, et l’aura de la France en matière de tatouage. Et si elle corrèle ces deux éléments, c’est pour mieux souligner un paradoxe : Paris est loin d’être la capitale du tatouage…

Pourquoi ? Parce que, comme l’explique l’auteur, « la France fait partie des grandes absentes d’un projet européen visant à mettre au point une norme sur le tatouage ». Derrière l’initiative, on retrouve l’Allemagne, pays que les membres de notre association de tatouage associent, à juste titre, au DOT, syndicat de tatouage national, avec lequel Tatouage & Partage est régulièrement en contact.

Cette convention dédiée aux bonnes pratiques de l’encrage part d’un constat : de profondes disparités subsistent entre les réglementations des différents pays du Vieux Continent. L’objet de cette norme serait d’harmoniser lesdites réglementations, mais sur la base du volontariat. Traduction : seuls les tatoueurs qui le souhaitent appliqueront ces règles – nulle sanction pour les autres. Pour récompenser les bons élèves, ceux-ci seront distingués par un label, et leur nom annoté à un registre de « tatoueurs de confiance ».

Parmi les thèmes traités par la norme, on trouvera l’hygiène, la stérilisation, les locaux, la gestion des déchets, ou encore l’information du consommateur. Date prévue pour la publication de cette charte à échelle continentale : 2017. Mais avant, bien sûr, il s’agir de mettre tatoueurs, formateurs et vendeurs d’encre d’accord. Et ça, ce n’est pas encore tout à fait gagné…

Problème de taille pour les tatoueurs français : leur représentation laisse cruellement à désirer. François Thomassin, chef de projet à l’Association française de normalisation (ou AFNOR), explique à l’issue de la réunion du 5 décembre 2014 avec des acteurs venus d’Europe :

« Nous y sommes allés en simples observateurs, puisque nous n’avons pas rassemblé suffisamment de participants pour représenter la France ».

En effet, l’AFNOR avait tenté de former une commission, avec notamment Tatouage & Partage. Nous vous parlions ici-même de cette tentative, avortée en raison des coûts élevés réclamés par l’organisme :

www.tatouage-partage.com/fr/tatouage/afnor-tatouage-partage

François Thomassin, lui, explique qu’il y a « une forme d’appréhension car en France, la réglementation est très présente et assez stricte », et poursuit : « Du coup, beaucoup de professionnels s’interrogent sur l’utilité de cette norme européenne et l’intérêt d’y contribuer. En France, de nombreuses contraintes s’imposent aux tatoueurs français, alors qu’au Danemark, il n’y a pas de réglementation propre au tatouage », compare-t-il.

Le SNAT a répondu présent à l’appel de l’AFNOR ; ce ne fut pas le cas de Tatouage & Partage, et pour cause. « L’AFNOR a calculé qu’il lui faudrait 50 heures de travail et 100 000 euros de budget pour mettre en avant les demandes des tatoueurs français… Alors qu’en quelques heures, on peut faire le travail ! », soulignait Cécile Chaudesaigues.

Chez Tatouage & Partage, nous ne cachons pas nos réserves : nous aurions préféré être représentés par le Ministère de la Santé  ou par la Direction générale de la Santé. Comme le souligne l’article de Pourquoi Docteur, l’unique moyen, à notre sens, d’assurer la sécurité des consommateurs et d’éviter les abus en tous genres est de créer un véritable statut de tatoueur, avec une formation reconnue.