Le journal La Montagne relaie l’appel des tatoueurs pour un statut officiel

  
 

 

"Des tatoueurs réclament un statut officiel pour leur profession", titrait au mois de septembre 2018 La Montagne, journal régional couvrant notamment le département du Cantal et ayant interrogé pour l’occasion l’un de ses ambassadeurs : Stéphane Chaudesaigues.

 

"Malgré son ampleur, le cadre professionnel autour du métier reste flou". Ce sont avec ces mots qu’est introduit le sujet dont s’est préoccupé l’organe de presse auvergnat au mois de septembre 2018 : à quand un vrai statut pour tous les tatoueurs de France ?

 

"Avant, on pouvait parler de marginalité", confie Stéphane Chaudesaigues, contacté pour l’occasion par le journal. "On était une centaine de tatoueurs dans les années 80-90, à tout casser. Aujourd’hui, on est plus de 10 000, 15 000 tattoos sont réalisés par jour et il n’y a toujours pas de statut qui définisse un cadre professionnel", alerte le président de l’association Tatouage & Partage.

 

"Ce n’est pas un geste anodin", poursuit-il. "On parle d’une aiguille qui peut contaminer par le sang". Dès lors, "seule l’obtention d’un statut permettrait [aux tatoueurs] de bénéficier d’une assurance professionnelle", explique l’article. Avant de rétablir l’équilibre : "Mais le risque n’est pas seulement du côté des tatoueurs". Stéphane Chaudesaigues précise : "Les gens pensent automatiquement qu’il y a un encadrement et que la personne qui va les marquer à vie possède un diplôme. Ils ne se posent pas la question de savoir si on est professionnels ou pas". Et de rappeler qu’aujourd’hui, une simple formation à l’hygiène de 21 heures permet de piquer légalement sur le sol français.

 

La solution ? "Ouvrir une école de tatouage, avec apprentissage libre et gratuit", rapporte La Montagne. "Le projet, réfléchi depuis 8 ans, permettrait de transmettre les savoirs inhérents à la pratique du métier, grâce à un diplôme qui se préparerait en alternance", présente le journal.

 

"Avoir un apprenti, ça nous permettrait de diffuser les bonnes pratiques, mais ça lui donnerait aussi accès à un véritable statut", développe le président de Tatouage & Partage avec pragmatisme. Management, comptabilité-gestion, dessin : le programme de modules a déjà été soumis à l’Éducation nationale, étaye le journal. "Une formation complète qui serait le moyen de réguler le flot continu de tatoueurs entrant chaque année sur le marché du travail", assène La Montagne.

 

Les moins scrupuleux de ces nouveaux venus "font exploser l’offre", déplore Stéphane Chaudesaigues. "Ils effectuent des tatouages à 30 euros – un prix effarant quand on sait qu’un tatoueur peut payer jusqu’à 20 % de TVA sur un tatouage –, ils font des soldes, des jeux concours", liste le fondateur de Tatouage & Partage. "La dérive est telle qu’ils vont même faire des événements dans des bars, ils organisent des soirées, tatouent chez des gens… Et là aussi, aucun contrôle n’est possible".

 

La dernière partie de l’article est consacrée au code de déontologie proposé par Tatouage & Partage quelques jours auparavant. Le contexte : de nombreux professionnels dénoncent "une concurrence déloyale" et souhaitent la création d’un code de déontologie du tattoo, "dont les premières pistes ont été dessinées à l’issue de la 4ème convention de Bourges, le 24 juin [2018]".

 

"Définir un prix de base pour le tatouage, cesser les atteintes entre professionnels, réguler les périodes de soldes, ou encore émettre des avertissements à l’encontre de ceux qui pratiquent le tatouage dans la clandestinité", énumère le journal concernant les points abordés dans le code. La conclusion, c’est Stéphane Chaudesaigues qui la délivre : "Il est temps qu’il se passe quelque chose".