Coup de gueule : les vraies conditions pour exercer une activité de tatoueur

  
 

Formatrice au sein de l’organisme Cap-Hygiène, Alice Devillers écrit chaque semaine des fiches pratiques pour Tatouage & Partage. Tout au long du mois, notre association lui laisse la parole pour une série de coups de gueule. À l’affiche de ce quatrième et dernier volet : les conditions pour exercer une activité de tatoueur…

 

Certains tatoueurs ne semblent pas tout à fait au courant des conditions sine qua non pour exercer une activité de tatouage. Et c’est grave ! Il est plus que temps de reprendre les bases…

 

Non, vous n’avez pas le droit d’exercer au domicile de vos clients.

 

Non, vous n’avez pas le droit de travailler de chez vous sauf si vos pièces, et je dis bien vos, répondent aux normes d’hygiène, et que vos clients ne passent pas par la partie habitable. C’est comme ça et pas autrement – il n’y a pas à tergiverser.

 

Vous devez avoir fait votre formation à l’hygiène et correctement !

 

Vous devez vous déclarer à l’ARS (Agence Régionale de Santé) : arrêtez de croire que c’est votre organisme de formation qui va vous déclarer à votre place ! On vous le dit, pourtant : c’est dans le module 1. Vous n’avez pas le droit de tatouer avant cette étape.

 

Facebook n’est pas une bible : le métier s’apprend avec des professionnels, et s’ils ne veulent pas vous prendre, c’est peut-être parce qu’ils en ont marre de recevoir trois demandes par semaine. Et non parce que ce sont de gros cons.

 

Il n’est pas normal d’avoir déjà des apprentis lorsqu’on ne cumule que 2 ans de métier. Vous êtes encore des apprentis vous-même !

 

Accessoirement, et au même titre que l’histoire de l’art, il existe une histoire du tatouage – il serait peut-être temps de s’y intéresser. Le traditionnel japonais ou polynésien, c’est bien, mais l’histoire du tatouage occidental, c’est également bon à savoir.

 

Enfin, respecter la profession, c’est respecter toutes ses règles, c’est maintenir un niveau cohérent au tatouage, que ce soit du point de vue artistique, financier, ou hygiénique.

 

Je pense que le réel problème aujourd’hui et celui qu’ont dû rencontrer les chercheurs d’or. L’appât d’une profession cool, facilement accessible, potentiellement lucrative, qui attira beaucoup trop de monde trop vite. Il faut le reconnaitre. Au final, si rien ne vient trier ceux qui le mérite en s’en donnant les moyens des arrivistes, nous arriverons à des débordements et à la déchéance du Tatouage avec un grand T.

 

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