Coup de gueule : l’hygiène déplorable en convention de tatouage

  
 

Formatrice au sein de l’organisme Cap-Hygiène, Alice Devillers est aussi l’auteure de fiches pratiques pour Tatouage & Partage. Tout au long du mois, notre association lui laisse la parole pour une série de coups de gueule. Au menu de ce deuxième volet : l’hygiène déplorable en convention…

 

Je vous avais promis de ne pas y mettre les formes. Eh bien comme promis, voici la suite. Force est de constater que dans le débat sur le statut et la formation qui anime tout le monde en ce moment, le maitre-mot est la chamaillerie de cour de récréation !

 

Pour mettre tout le monde d’accord ou, si j’ose dire, mettre tout le monde au même niveau, rentrons donc dans le vif du sujet. Aujourd’hui, les tatoueurs déclarés et ayant pignon sur rue se révoltent face au nombre grandissant de shop privés. Arguant qu’ils ne sont pas contrôlable et, bien sûr, dans l’illégalité. D’un autre côté, les shop privés revendiquent le fait que bien des shops ne respectent rien, en tout cas pas plus qu’eux au niveau de l’hygiène…

 

Je vais mettre tout le monde d’accord : les uns ne valent pas mieux que les autres. Résidents, guests, on the road… Du point de vue de l’hygiène, c’est la même soupe. Chaque convention s’accompagne du même constat. Il y en a toujours un pour venir me dire : « Alors, tu as vu des trucs qui n’allaient pas sur cette convention ? » [clin d’œil complice] Heu, comment dire… Sur chaque stand, sur chaque convention, on constate sempiternellement les mêmes erreurs d’hygiène effarantes. Il n’y a aucune évolution, et je dirais même que c’est de pire en pire.

 

Pourtant, sur chaque convention que je fais, il y a un stand hygiène où les tatoueurs pourraient venir poser des questions, se renseigner, s’investir un peu. Mais non, personne, niet. En tout cas, pas de tatoueur.

 

Pourquoi ? Parce que l’hygiène importe peu à ces personnes – tant que ça roule comme ça, pourquoi se faire chier ? Pourtant, je les ai, moi, les gens moins crédules : les élèves infirmiers, les médecins, et même les gens de la restauration, pour qui l’hygiène est drastique. Et chacun d’eux me dit la même chose, à savoir : « On hallucine, il n’existe pas une règlementation ? » Mais si, il en existe une : mais tout le monde s’en bat les c***lles.

 

Ce serait tellement plus simple si de nombreux tatoueurs arrêtaient 5 minutes de regarder ce qui se passe chez l’autre, et que ces mêmes tatoueurs se remettent simplement en question. La marche en avant, ce n’est rien de plus que de la logique. Et je suis foncièrement persuadée qu’à peu près tout le monde en est doté, s’il prend la peine de chercher et de s’intéresser un peu.

 

Conclusion : avant de venir critiquer ceux qui cherchent des solutions, ceux qui posent le doigt sur les problèmes, ceux qui cherchent à préserver ce qui peut encore l’être du tatouage, veillez à observer, analyser vos gestes, votre manière de travailler, votre manière de traiter le client. Et vous, clientes et clients, arrêtez de fermer les yeux et aiguisez votre sens critique.

 

Une bonne fois pour toute, réfléchissez !

 

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