La première école de tatouage d’Afrique du Nord vient d’ouvrir

  
 

 

C’est la Tunisie qui accueille la toute première école de tatouage d’Afrique du Nord, ouverte il y a peu pour rendre ses lettres de noblesse à une pratique longtemps considérée comme vulgaire avant de redevenir tendance auprès des jeunes de la région.

 

Une école de tatouage ouverte dans une banlieue chic de Tunis

 

Marsa est une banlieue chic du nord de Tunis, capitale et ville la plus peuplée de la Tunisie. C’est dans cette zone qu’au mois de novembre 2018 a ouvert un établissement d’un genre nouveau – et pour le moins particulier : une école de tatouage reconnue par l’État. S’il s’agit d’une première pour le pays, c’est également inédit pour le monde arabe et toute l’Afrique du Nord.

 

Un établissement ouvert par le tatoueur le plus célèbre de Tunisie

 

Cette école, comme le raconte le journal Le Monde dans un long article publié le 20 décembre 2018,  a été créée par Fawez Zahmoul, "un tatoueur renommé qui s’est battu pour avoir une autorisation et entend structurer la profession, syndicat à l’appui". Ancien ingénieur, Fawez Zahmoul s’est lancé dans le tatouage il y a une douzaine d’années. Pour apprendre le tattoo, il a multiplié les formations à l’étranger jusqu’à muer "sa passion en métier", selon ses propres dires.

 

Tabassé après avoir ouvert le premier salon de tattoo officiel du pays

 

En 2016, Fawez Zahmoul marquait déjà les esprits en ouvrant le premier salon de tatouage légal du pays. Une initiative qui lui avait valu d’être passé à tabac, comme le racontait Tatouage & Partage peu après les faits. Guéri de ses blessures et plus motivé que jamais, le tatoueur maghrébin estime aujourd’hui que le tattoo "n’est plus un problème comme dans le passé en Tunisie", grâce entre autres à la médiatisation de plus en plus importante "de stars et de vedettes tatouées".

 

1 300 € pour une formation étalée sur 6 mois

 

Enseignant dans l’école fraichement ouverte par Fawez Zahmoul, Amine Labidi rappelle qu’à "son époque, [ils avaient] bien galéré pour apprendre les techniques et astuces". Aujourd’hui, il espère que les futurs tatoueurs ne rencontreront pas les mêmes difficultés qu’eux. À ses côtés et à ceux du reste du corps professoral, les étudiants apprennent les règles d’hygiène et de réalisation du tatouage "chaque samedi et dimanche, 6 mois durant". Le coût de la formation ? 4 000 dinars, soit environ 1 300 euros.

 

"Actuellement, la plupart des tatoueurs tunisiens travaillent dans l’illégalité"

 

L’ambition cultivée par les étudiants interrogés par Le Monde à l’issue de leur formation ? Âgés de 19 à 31 ans, ils espèrent devenir des tatoueurs diplômés ayant pignon sur rue quand "actuellement, la plupart des tatoueurs tunisiens travaillent dans l’illégalité".