Recrudescence du tatouage clandestin : l’exemple de Limoges

  
 

Le 14 janvier 2017, Le Populaire du Centre se penchait à son tour sur la question du tatouage clandestin, en prenant l’exemple de la ville de Limoges. L’association Tatouage & Partage vous propose de découvrir l’article signé Marion Buzy.

"Autant de salons de tatouage clandestins que de salons déclarés"

Limoges n'échappe pas aux salons de tatouage clandestins : tel est le titre du dossier publié il y a quelques jours sur le site officiel du Populaire du Centre. "À Limoges, il y aurait autant de salons de tatouage clandestins que de salons déclarés", prévient le journal quotidien régional. Avant d’ajouter : "Mais pas besoin, parfois, de passer par la case non déclaré pour être déçu".

Une discipline toujours en mal d’encadrement

Pour son sujet, la journaliste s’est notamment invitée à l’intérieur du salon de tatouage Art d’Corps, aux côtés de Cyril et de Prince Tattoo Compris. Professionnels de la modification corporelle, ils déplorent le manque de statut au sein de leur activité. "Notre métier, c’est un des plus vieux du monde et pourtant, il n’est pas encadré", regrette le responsable du shop. "Tout le monde peut devenir tatoueur après avoir suivi les 21 heures d’hygiène obligatoires", rappelle-t-il. "C’est pas normal. Alors ici, on rattrape les erreurs des autres", conclut-il, laconique.

De plus en plus de recouvrement

Car des erreurs à rattraper, il y en a – et l’article d’en citer quelques-uns, de la plume évoquant malgré elle le coléoptère au tatouage lettrage floqué d’une faute d’orthographe. "En un an, on recouvre environ 300 tatouages, dont la moitié a été faite dans l’année", révèle Cyril. "Et plus il y a de salons à Limoges, plus on recouvre".

Une formation à l’hygiène insuffisante pour certains… et carrément inexistante pour d’autres

Mais pour Fred, tatoueur au studio Black Line de la même ville, le constat est encore plus alarmant : "À Limoges, on a au moins autant de salons clandestins que de salons déclarés. C’est moins cher, il y a moins d’attente, alors certains se font tatouer à domicile, dans une salle de bain, un garage, une cuisine, et quand le travail est catastrophique, ils viennent pleurer chez nous, et on essaye de rattraper", déplore-t-il. La formation à l’hygiène de 21 heures évoquée par Cyril ? Certains tatoueurs clandestins ne l’ont même pas suivie, assure Fred.

Ce qu’en pense un médecin inspecteur de l’ARS

Le Populaire du Centre a questionné le médecin inspecteur de l’ARS Michel Boullaud sur le sujet. Au sein de l’Agence régionale de santé, on reconnait être au courant que des pratiques clandestines échappent à l’application et au contrôle des réglementations, mais on tempère. "Sur le plan sanitaire, nous n’avons pas reçu de réclamation ou de signalement d’événement indésirable en lien avec la pratique du tatouage", annonce-t-il, avant de modérer : "Ça  ne signifie pas, bien sûr, que tout est parfait".

Vers un diplôme national pour pallier aux dérives dans le tatouage ?

L’article s’achève sur une proposition formulée à plusieurs reprises par Tatouage & Partage, celle de la création d’un diplôme national pour pallier aux dérives dans le tatouage, en recrudescence ces dernières années. Le responsable du studio d’Art d’Corps livre en vidéo son avis sur la question.